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1, 2, 3, Chile etc...

22 septembre 2008

Permite bajar antes de subir

Au Chili, il existe des comportements étranges qui fascinent souvent, les yeux des petits européens. Il y a presque 3 ans, le système de transport de Santiago a été complétement modifié. Il est passé de l'anarchie des bus-taxi qui s'arrêtent aléatoirement au gré du vent, à un système très européen de réseau organisé avec carte magnétique et tout et tout. Mais il semble que parfois, l'ordre entraîne le chaos...ah bon?! Et oui. Il es possible qu'une décision rationnelle soit, d'un autre point de vue, irrationnelle. Un peu comme la métaphore du prisonnier ou du lac gelé...je vous expliquerai. En bref, c'est le bordel dans les rues de Santiago, la masse travailleuse s'impatiente devant les bus bondés et se rabat sur le métro, jusqu'alors délaissé. Et prendre le métro, n'est pas chose facile, ça s'apprend. Il faut être gentil, ne pas s'asseoir parterre, se mettre à droite dans les escalators et surtout, surtout, permettre aux gens de sortir de la rame avant d'y monter. "Permite bajar antes de subir" s'époumone la voix métallique qui sort, grésillante, des haut-parleurs directeurs. Et finalement, ça devient une philosophie de vie, pour tout voyageur. Au moment de quitter le Chili, c'est cette phrase qui résonne dans ma tête, et les images de mon séjour retombent, à la manière d'un chateau de carte, battu par un courant d'air. Alors seulement, après avoir pris le temps de descendre, je peux envisager de remonter. Repartir pour une autre aventure, mettant un point final à ce blog. Punto Final, c'était justement le titre de la revue de gauche radicale au Chili...Faut-il y voir une transition? L'avenir, sous le ciel gris et contaminé d'une Ukraine plus que jamais tiraillée, me le dira.

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10 septembre 2008

1, 2, 3, Mickey, Donald... et plus que ça

Certains auront peut être vu la référence lors de la création de ce blog. C'est bien à Douchka que je pensais lorsque je baptisais ces pages. Douchka et son inoubliable tube de 1984, Mickey, Donald et moi... de l'album non moins mythique Elementaire mon cher Baloo. La similitude avec le blog s'arrête à la rythmique syllabique. Rien à voir donc avec les plateaux andins ou les terres de feu. Juste pour la nostalgie de voir Douchka chanter des trucs, dont je comprends seulement aujourd'hui la signification. je me rends compte qu'à 4 ans, je ne pouvais pas comprendre toutes les références culturelles auxquelles fait référence la jeune artiste. Notez le très impérialiste, "Mickey a rempli nos verres de coca", le très intello "Ravel et Bolero", le super cheap "à fond le romantique", la rime dans le vers "enchanter de chanter", le t-shirt du mec (j'avais le même mais avec Mickey, je sais j'étais déjà cool à l'époque) dont on se demande ce qu'il fout là, jusqu'à ce qu'il fasse un "porté" à Douchka, et enfin le levé de genoux à la Véronique et Davina. Mais quand même, ce qui avait du me séduire à l'époque, c'était peut-être cette invitation à être, "extra super sympa", rien que ça. Alors voila, j'arrête de vous faire saliver, voici la vidéo:

douchka 1 2 3
envoyé par djoik

Puisque l'heure est à la nostalgie, je vous invite à vous rappeler d'une série qui a été victime de son succès. En 1984, Disney lance Disney Channel repris en France le samedi soir par TF1 puis France 3, souvenez vous d'un satellite en forme de tête de Mickey, si, si. Cette série, c'est Winnie l'ourson mais attention pas la série animé. Non ici, Winnie et ses amis sont incarnés par des acteurs dans des costumes. L'histoire est narrée par Jean Rochefort, la classe. Mais la série sera ensuite remplacée par le dessin animé, moins cher à produire, faut croire que Mickey avait donné trop de Coca et qu'il fallait remplir les caisses. La série s'arrête donc en France en 1988, mais près de 20 ans après, je me rappelle de cette chanson qui aura, inconsciemment, sans aucun doute influencé toute une génération. Ainsi, on y apprend le sens du verbe carotter, et on se rend compte que bien avant Paris Hilton, Winnie se baladait vêtu d'un simple T-shirt. A l'écoute vous entendrez peut-être une voix familière. En effet, le doubleur de Bourriquet et de maître Hibou n'est autre que le doubleur de Sean Connery dans Le jour le plus long, de Steve Mc Quinn dans La grande évasion (cultissime), de Barracuda dans la série Agence Tout risque ou encore de Kojak. Henry Djanik. Une légende.

Les Aventures de Winnie l'Ourson   
envoyé par donbanania

Voila, le dernier post, un peu plus basé sur la vie ici, c'est pour bientôt. En attendant, voilà un épisode entier de Winnie, pour le plaisir : ici

9 septembre 2008

Un dimanche à Santiago

Aujourd'hui, c'est dimanche. Mon dernier dimanche ici. Alors au lieu d'aller visiter les glaciers du sud, de rendre visite aux cousins du Che de l'autre côté des Andes ou de mâcher des feuilles de coca au sommet du Macchu Picchu, j'ai fait un truc que je n'avais jamais pris le temps de faire jusque là. Visiter mon quartier, du Barrio Brazil au Barrio Yungay, le long de la "calle Huerfanos". Le dimanche à Santiago, les gens vont se balader dans les parcs, les places (comme la place Brazil par exemple). Dans le pire des cas, ils se regroupent dans la rue, entre voisins, amis, cousins, histoire de dire qu'ils sont sortis, pour digérer le poulet (et oui, ici aussi le dimanche c'est poulet). Bref, j'y ai vu des couleurs dans mon quartier, j'y ai vu le bonheur d'un dimanche après-midi d'hiver où il fait bon sortir le bout de son nez, pour respirer le printemps qui arrive.
Ensuite, je suis allé tout en haut de la colline qui surplombe Santiago, le cierro San Cristobal, pour voir le soleil se coucher derrière la Cordillère, plongeant la ville dans la pénombre. Au lieu du Saint Christophe, j'y ai vu une statue géante de la vierge, qui comme à Marseille semble veiller sur les habitants de la ville.
Alors un dernier cadeau avant de plier mes valises, voilà une petite vidéo, la dernière sans doute, qui retrace mon parcours dominical. Si vous y voyez des pélicans fluos au regard diabolique, c'est que vous avez fumé. La musique est de Chico Trujillo, la chanson s'appelle Loco loco, cherchez pas, on ne le trouve pas sur les réseaux de téléchargement.




Loco loco
envoyé par LPJSantiago

Un dimanche à Santiago, ça aurait pu être le titre d'un mauvais roman d'espionnage,  éxotique et tapissé de romantisme baveux. Pas du tout. C'est une balade au coeur de la vie santiaguine. Une vie que j'imaginais paisible, colorée et chaleureuse. Je ne m'étais pas trompé.

2 septembre 2008

Lina Escobar

En jetant un regard rapide aux évènements passés qui m'ont poussés à frapper mon clavier pour remplir les pages que vous lisez, l'impression d'un vide m'envahit. Un et deux et presque trois mois que je vous raconte des histoires, et pas un mot sur Lina Escobar.

Lina c'est cette fille qui vient de Colombie mais pas de n'importe où en Colombie, de Cali, la ville qui respire le fiesta et la salsa. Elle habite chez moi Lina. Tous les soirs je l'entends arriver depuis la place Brazil. Elle chante.
Et qu'est-ce qu'elle chante Lina, du matin au soir? Elle chante son pays, sa culture, son continent.

Au début je pensais qu'un colombien qui s'appelait Escobar avait forcément une malette pleine de cocaïne dans une main et un flingue dans l'autre. Mais même si je trouve qu'elle plaisante facilement sur la vie et la mort, elle n'est pas comme ça Lina. Alors parce qu'elle a beaucoup d'humour, je lui dédie ce texte et cette vidéo (Fue una mujer - de El Charrito Negro, chanteur populaire colombien):

Loin de généraliser sur la culture musicale colombienne, je trouve que ce clip accumule tous les clichés. Des plans mal cadrés, le filtre sépia qui va avec, le chanteur déprimé qui s'appuie sur le tout petit arbre (est-ce un message?) vers 2min13s, le petit passage parlé à la Joe Dassin version Latino vers 1min44s, la petite flamme qui vient dont ne sait pas trop où, brûler on ne sait pas trop quoi et sourtout pour finir, mais ça je pense que vous l'aurez tous remarqué, la beauté "généreuse" de la femme colombienne. Et là je me dis, les rappeurs ricains ont vraiment rien inventé car oui il faut le dire, le décolleté sauve la production. Pour ceux qui comme moi voudraient approfondir et découvrir la réelle beauté de cette chanson, jetez un coup d'oeil aux paroles, ça évoquera forcément un truc à tout le monde. Le refrain ça donne un truc comme ça :

Es una mujer la que cambio mi vida // C'est une femme qui a changé ma vie
Es una mujer que me decepciono    // C'est une femme qui m'a déçue
...
Me ha confiado y crei su sueno             // Je lui ai fait confiance, j'ai cru en son reve
Por eso bebo porque ya no valgo nada  // C'est pour ça que je bois, parce que maintenant je ne vaux plus rien.

J'arrête l'analyse ici, je pense définitivement que la taille de l'arbre est un message subliminal et je pense qu'en Colombie aussi, les femmes sont plus attirés par les montres en or que par les chanteurs d'opérette (attention, j'aime beaucoup El Charrito Negro, c'est juste qu'il est incompris)

Alors pour ceux qui n'auraient pas bien saisi, Lina c'est ma coloc de Colombie, elle me fait bien rire, elle a une voix à réveiller les morts (là encore faut-il y voir un signe?) et elle danse la salsa comme ceci (vidéo volée dans un bar de Juanchito, LE quartier de Cali dédié à la fête):

26 août 2008

1, 2, 3 semaines et puis s'en va

Ca y est, c'est presque fini, plus que trois semaines, le moral est bon, la santé revient. Avant de céder à la mélancolie d'un nouveau départ, l'heure du bilan s'impose. Je vous ai pratiquement parlé de tous les chiliens connus; des Parra et des Sepulveda; de Neruda repris par les Jaivas sur les hauteur de Machu Picchu; d'Allende, le président populaire renversé, pour qui "le peuple uni, jamais ne sera vaincu"; de Maria Musica, désormais emblème vivant des pingouins; de la Tirana, percée de mille flèches pour un amour "roméanesque"; et surtout du chilien le plus important, le paysage, du sud au nord, des landes glacées au désert aride, des maisons colorées aux lumières vacillantes de Santiago, majestueux et ennivrant.

Cacique Lautaro
Alors, si je fais bien le compte, il manque quelqu'un, pas vraiment chilien si on considère, à juste titre, que le Chili n'existe que (?)  depuis 200 ans. Cet homme, extraordinaire meneur de troupes, autoritaire et généreux, fin stratège et courageux (non ce n'est pas Davy Crockett) se nomme Lautaro. Chef Mapuche considéré comme le meilleur leader que la peuplade autochtone ait jamais connu. Il faut le savoir, les Mapuches demeurent le seul peuple qui aura su résister aux conquistadors espagnols et aux différentes invasions qui ont eu lieu depuis la "découverte" des Amériques. Aujourd'hui, ils livrent un combat envers la prostitution terrienne du gouvernement, qui vend des hectares aux riches héritiers du monde capitaliste. Récupérer les terres sacrées de leurs ancêtres s'annonce bien plus difficile que de repousser des espagnols vêtus de métal. Lautaro reste tout de même un modèle, pour une population qui est aujourd'hui martyrisée par la police et snobée par les politiques. Celui qui décapita sans remords le grand Pedro de Valdivia, suppliant et pleurant pour qu'on lui sauve la vie, après qu'il ait impunément pillé, brûlé et ravagé plusieurs villages, est le cacique (chef de tribu) qui inspire le plus de respect. Il existe plusieurs versions de cette triste fin, ma préférée est celle où Pedro de Valdivia fut décapité, sa tête déposée sur un piquet pour prévenir les troupes espagnoles. Une sorte de coup de bluff fantastique, les Mapuches, dans un rapport de force bien inférieur, avaient pourtant gagné l'ascendant psychologique.

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Des extraterrestres et des pyramides
En parlant de conquistadors et de peuple indigène, je me rappelle à une curieuse coïncidence, qui pourrait bien alimenter le feu de la légende du Chupa Cabra. Il y en a sans doute qui connaissent ce dessin animé des années 80, Les Mystérieuses cités d'or. Dans cette production franco-japonaise de 1982, Esteban, un enfant espagnol, part à la recherche de son passé et des cités d'or.  Vers la fin  de la série, les  scénaristes, que j'imagianis jusqu'à présent avoir été à court d'imagination, font rencontrer à Esteban, un peuple quelque peu original, les Olmèques. Présentés dans le dessin animé comme un peuple extra-terrestre (on se pose toujours des questions sur la construction des pyramides et des dessins de Nazca), ces petits bonshommes verts, resemblent à s'y méprendre aux descriptions faites du Chupa Cabra. Le Chupa Cabra, c'est cette bête dont la localisation géographique varie entre le Mexique et le Chili (super vaste), et qui s'attaque au bétail et aux chèvres (cabra) en particulier, en suçant (chupar) leur sang.

olmequeDAchupaCabra

Et si ce n'était pas une coïncidence...
Les théories, aussi farfelues soient-elles, ont le mérite d'exciter l'imagination. Alors maintenant, essayez de voir le tableau, les extra-terrestres (le peuple de Mu) débarquent sur Terre, construisent des pyramides (pourquoi pas?) et pour une raison inconnue s'en vont (peur du réchauffement climatique, on sait pas?). Quelle est la probabilité, pour qu'un peuple, aussi intelligent, puissant, savant soit-il oublie des congénaires sur place? Une sorte de Maman j'ai raté l'avion version alien, ou alors une expérimentation contrôlée sur ses propres sujets... Toujours est-il que si par mésaventure (malheur) une telle situation s'était produite, que serait devenue le ou les extra-terrestres abandonnés? Et bien pourquoi pas ça :

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15 août 2008

Ay! Candela

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Normes de sécurités inexistantes, vétusté des installations, maisaons en pailles... Il semble que le Chili soit encore en retard sur la sécurité anti-incendie. Deux incendies en une semaine dans mon quartier (barrio Brazil). Au point que j'en vient à me demander s'il n'y a pas un pyromane dans mon quartier, il s'appellerait alors Pyromano Brazil...pourquoi pas?

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En tout cas on a eu chaud dans la nuit de samedi à dimanche. Des flammes de plusieurs dizaines de mètres de haut...si si. Et huit compagnies de pompiers qui galèrent à éteindre l'incendie. Chapeau en tout cas. Moi, j'étais tranquille sur mon balcon, admirant le spectacle hypnotisant des flammes qui s'envolent dans la nuit noire.

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9 août 2008

María Música etc

María Música Sepúlbeda. Cette adolescente de 14 ans s'est retrouvée au centre de toute l'attention médiatique pendant plusieurs semaines. Je vous ai parlé sur ce blog déjà, de la révolution des pingouins, ces étudiants qui se battent pour que les études supérieures soient accessibles à tous. Je vous ai parlé aussi de la forte répression policière qui sévit lors de ces manifestations.
María Música Sepúlbeda. Cette adolescente de 14 ans, s'est retrouvée en prison avec plusieurs de ses camarades et plusieurs contusions sur le corps, qui lui ont valu une hospitalisation (brève mais quand même). Pour dénoncer les abus des policiers et sensibiliser les gens au combat des pingouins, un débat-dialogue avait été organisé avec la ministre de l'éducation.
María Música Sepúlbeda. Cette adolescente de 14 ans, face au refus de la ministre d'écouter ses arguments, s'est retrouvée perdue. A côté d'elle, il y avait un pichet d'eau. Comme elle le dit, «elle ne m'a pas écoutée, elle ne m'a pas écoutée, elle ne m'a pas écoutée...Et elle était en train de fuir! La première chose que j'ai vu c'est ce pichet d'eau...» La suite, vous l'aurez deviné, a vu la jeune «irrespectueuse» versez l'eau purificatrice sur la ministre «humiliée» (voir la vidéo ci-dessous, j'adore l'analyse technique des journalistes...franchement bosser pour une chaîne d'info ça doit être relou, faut croire qu'ils n'ont jamais rien à dire).

 


C'est en substance ce que retient l'histoire. María Música Sepúlbeda a été renvoyé de son lycée et est poursuivie en justice pour son affront. Soutenue par une partie des professeurs et la grande majorité de ses camarades pour lesquels elle est devenue une sorte d'icône, María Música ne laisse personne indifférent. Son visage a été placardé sur toutes les unes de journaux. Son jet d'eau montré, remontré, re-remontré et condamné unanimement par les défenseurs de la démocratie, qui se sont empresser de s'insurger face à ce manque de respect flagrant envers les institutions.
Il me paraît pourtant peu évident de se forger un avis aussi catégorique. Oui certainement, il y a eu manque de respect. Oui certainement, l'acte est condamnable et visiblement inutile. Et non, un ministre mouillé ne devient pas plus attentif au débat. Ce qui est délirant dans cette histoire, c'est la tournure des évènements, je ne peux m'empêcher d'imaginer ce qu'aurait été la réaction des français si le ministre de l'éducation avait été arrosé par une adolescente engagée, ou tout du moins revendicatrice. Je n'ai malheureusement pas la réponse et ne me suis retrouvé, à la fois, près d'un ministre et d'un pichet d'eau que trop rarement pour avoir eu la tentation de passer à l'acte, à titre expérimental bien entendu.
En dehors de la symbolique purificatrice (l'eau lave les péchés etc...), le geste dont on ne cherchera pas à nier la férocité offensive, reste l'acte désespéré d'une adolescente de 14 ans, qui, face à l'expérience en langue de bois de son vis à vis n'a eu d'autre idée en tête que la violence, fut-elle perpétrée avec de l'eau, douce qui plus est. La ministre aurait du «absoudre» la petite María Música, pour montrer que la violence n'arrange rien. Elle aurait du revenir à l'écoute des étudiants, qui visiblement, ne céderont pas leur revendications. Mais elle n'a rien fait de tout cela, se contentant de faire renvoyer l'adolescente de son établissement. Une vengeance sournoise, dont la bassesse n'a d'égal que la taille de l'ego humilié de la ministre.
Mais comme je l'ai dit, je ne veux pas la juger trop hâtivement. Je ne sais pas ce que représente une telle humiliation publique. Personne ne le peut, même pas les plus grands philosophes...enfin sauf un. En effet, je ne résiste pas à la tentation de vous montrer cette vidéo du «philosophe» (?!), BHL. Attaqué voilà quelques années (Pierre Desproges était encore de ce monde) par l'entarteur. Et face à la violence puérile du dit philosophe, je me suis rendu compte que pour être capable d'affronter une telle situation, il est recommandé de posséder des nerfs d'aciers ou tout simplement, une bonne dose d'humour. Choses dont, ni la ministre, ni BHL ne semblent jouir. «La vraie nature des cuistres» comme dirait Desproges.

 


Desproges vs BHL
Uploaded by majestic69


Alors pour rester sur une note positive, sachez que l'action de María Música entretient tout de même l'espoir d'une frange radicale de révolutionnaires anti conservatisme-chrétien. Ils réclament d'ailleurs pour le Chili, plus de Música et moins de María.

2 août 2008

Latinoamericana en quena

Voila la troisième et dernière vidéo de mon voyage dans le nord du Chili. Celle-ci est dédié à l'altiplano, les villages et les lagons qui se situent à plus de 4000 mètres d'altitude. L'oxygène y est rare, la végétation et la vie aussi, mais les paysages sont empruntés d'une chaleur particulière, avec une lumière tout simplement incroyable, aucune des photos de ce diaporama n'a été retouchée... Plus de photos à venir dans les albums photos sur la droite du blog.

 


Latinoamerica en quena
Uploaded by LPJSantiago

J'allais oublier...musique de Illapu, un groupe chilien. Latinoamerica en quena est le titre de la chanson dont j'ai tiré l'extrait. Tout simplement, l'Amérique latine à la flûte...et un peu plus que ça.
30 juillet 2008

Comtes et légendes - chacun sa version

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C'est mon intérêts particuliers pour les histoires passionantes que sont les légendes qui m'a fait tendre l'oreille ce matin, au milieu des fumerolles et des geysers du volcan El Tatio. J'entends un guide raconter l'histoire du geyser meurtirer à un groupe de trois français. "Attention" leur dit-il "ce geyser est affamé, il dévore les humains. En 1989, un touriste français, aveuglé par la buée est tombé dans l'orifice bouillonant. On l'appelle aujourd'hui le geyser français." Je vous passe les détails sur la maladresse dudit touriste. Et c'est, je dois l'avouer, avec une certaine sympathie patriotique, que je me suis dirigé sur les lieux de drame, rendant un hommagesilencieux mais solennel à mon compatriote, sauvagement dévoré par l'appétit féroce de notre Terre pourtant nourricière.
Quelle ne fut pas ma surprise, quand, par le plus grand des hasards, j'intercepte une discussion entre un touriste allemand et un autre guide. "C'es tle geyser meurtrier" lui dit-il, "c'est ici qu'en 1989, un touriste allemand tomba dans l'orifice bouillonant. Aujourd'hui on l'appelle le geyser allemand." Alors que faut-il retenir de tout ça? Que le patriotisme aveugle est inutile? Evidement. Que les touristes français et allemands, en plus d'être naïfs, aiment que l'on flatte leur égo national? Evidement. Que le brouillard au dessus d'un précipice c'est dangeureux? Evidement. Que les guides chiliens sont des escrocs? Certainement pas.

29 juillet 2008

Lonesome Cowboy

Un texte, des photos et une chanson de cowboy...Voila ce qui m'a inspiré aujourd'hui. Et oui je suis cloué au lit depuis 4 jours, malade malade, alors je m'emmerde un peu...Ca c'est pour justifier la vidéo.

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Lonesome cowboy
Uploaded by LPJSantiago


Humberstone
Chaque impact, comme le vent,
tourmente et soulève le sol
abandonné par l'homme désillusionné

Un paradis utopique et luxuriant,
désormais sec et inquiétant,
où la peinture tombe et le soleil monte
brûlant la moindre trace de vie passée

Aucun son ne s'échappe des ruelles,
que le métal qui crépite et bouillonne
sous la chaleur du désert aphone

Des cris juvéniles s'étouffent sous le préau de paille,
ou est-ce seulement dans mon cerveau la faille,
d'où jaillit l'enfance réincarnée?

L'horizon - blanc et bleu, comme les habitations
encore épargnées par les attaques imparables
de la fournaise à ciel ouvert-
cerne le regard du voyageur perdu.

Plus rien ne vit, plus rien ne pleure,
ni le ciel, ni le sol,
encore moins l'espoir de voir
- au milieu des ces cailloux sans âmes -
le miracle d'un nouveau drâme.

28 juillet 2008

Machuca de Atacana

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Quelque part sur les sentiers qui serpentent les flancs de la cordillère des Andes - entre les terres volcaniques et le désert atacamène - vit ou plutôt survit un petit village de 7 habitants : Matchuca de Atacama.
Comme dans beaucoup de pays industrialisés, l'exode rural sévit et les villages se meurent. Mais aujourd'hui, et je ne sais pas vraiment s'il faut s'en réjouir, le petit village andin a retrouvé une économie. Situé à quelques lacets de San Pedro de Atacama, Machuca bénéficie du rayonnement touristique de sa voisine. Des hordes internationales, suivant les conseils - ordres - de leurs guides, se ruent sur le petit restaurant pour déguster de la viande de Lama, spécialité "historique" du village. Avant, lors d'une balade digestive, d'arpenter l'unique rue du village perdu.

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Un chef, deux cuisinières, deux éleveurs de lama, deux enfants et un prêtre - minimum syndical. C'est dans l'exploitation des richesses et faiblesses occidentales que ce village a trouvé son salut. Et de ceci je m'en réjouis. Mais à quel prix? J'ai eu beau chercher, soulever chaque grain de sable rouge de l'artère principale, questionner les lamas machouilleurs, faire le tour de l'église et des carcasses rouillées, rien, aucune âme. Le village est mort depuis longtemps déjà. Alors , bien entendu, je ne peux qu'espérer que le tourisme puisse continuer à faire vivre ces habitants. Mais je me demande si la viande tendre du lama ne va pas avoir un goût de plus en plus amer.

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Les autres images du village sont disponibles dans l'album intitulé Machuca de Atacama.

27 juillet 2008

Des princesses et des flèches

Voila je suis de retour après un petit périple au nord du Chili, sur les traces de Yannick Noah (non je déconne mais c'est vrai qu'il est passé par là avant moi, admirez ici et cliquez sur l'onglet "en film", vous verrez un mec qui s'écoute parler...), sur les hauteurs de l'Altiplano. Le prétexte à ce voyage? Un reportage sur la Tirana, vous pourrez voir le petit film en bas de ce post.
La Tirana donc, un petit village (oun poueblito) de 500 âmes qui voit surgir une horde de visiteurs une fois par an, à l'occasion de la fiesta de la Tirana. 200000 personnes, donc, qui viennent danser, jouer de la musique et boire. Pourquoi? Et bien le Chili aussi connait sont lot de légendes. Ici c'est celle de la Tirana qui est célébrée.

Les conquistadors et les indiens

Imaginez vous l'année 1535. L'Amérique est découverte et attise toutes les convoitise du vieux continent. Des fleuves où l'or coule à flot, des maisons en diamant... Le conquistador Diego Almagro, lors de son excursion (est-il besoin de spécifier sanglante) au Chili cette année là, fit enlever le dernier représentant Inca de la culture Inti Huillac Huma, ainsi que sa fille, la belle et jeune princesse Nusta Huillac. Alors que le père est assassiné, la jeune fille parvient à s'échapper, et forme une armée rebelle pour prendre sa revanche. Une armée assoifée de sang, menée par une princesse tyrannique (Tirana en espagnol pour ceux qui ont du mal). Cette armée extermina autant d'espagnols qu'elle le pu et fit de nombreux prisonniers. Parmis eux, un jeune mineur portugais qui selon la légende aurait séduit la jeune princesse. Amoureuse, elle accepta de se convertir pour se marier. Un acte impardonnable pour les Incas. Aussitôt mariés, le couple fut transpercé de plus de mille flèches.

Quand les chrétiens s'en mêlent

Alors pour éxécuter la conversion forcée de plusieurs milliers d'autochtones, l'Eglise trouva de nombreux outils, outre le viol, le meutre, le pillage, l'esclavagisme (cf La Controverse de Valladolid), elle inventa des histoires. Ce qui suit en fait certainement partie. Sur la tombe des deux amoureux, la vierge immaculée serait apparue à un prêtre qui découvrit le petit sanctuaire par hasard. Il fit construire une église, qui tient encore debout aujourd'hui et qui est au centre des cérémonies de la Tirana.
Ce qui me plaît quand même, c'est qu'en dehors de la ferveur religieuse évidente pendant ces quelques jours, la majorité des gens sont là pour picoler, la morale est sauve.

 

Tirana
Uploaded by LPJSantiago

Photos de moi, musique de Banda de Bronces album La Tirana Musica y danza

8 juillet 2008

Du Capital (toujours rêvé d'un titre comme ça...)

chili_allende

Même au Chili, à plusieurs milliers de kilomètres, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a un an, presque jour pour jour, j'arrivais à Budapest. Un été caniculaire m'attendait, avec les surprises de la vie, d'un pays nouveau. Un de mes sujets de reportage, avait été la préparation de la Gay Pride 2008, la première en Hongrie. Aujourd'hui tout le monde connaît cette cérémonie, ce défilé de gens fiers d'afficher leurs libres consciences. En Hongrie, déjà l'année dernière, le premier défilé avait avorté. La raison? Une frange politico-militaire d'extrême droite menaçait de s'en prendre aux manifestants. Devant la menace, le gouvernement Gyurcsany déjà vivement critiqué, avait voulu évité une nouvelle révolte et avait fait annuler le défilé. Aujourd'hui, j'apprends, à plusieurs milliers de kilomètres que des heurs ont eu lieu dans le cadre de cette manifestation. Tout ou presque a été dit sur ce sujet, les commentaires foisonnent, la plupart ignorant la situation en Hongrie, se permettent un jugement. Voir ici pour plus de détails et de commentaires.

La stratégie du choc
Alors à qui la faute? Aux homosexuels pour avoir provoqués? Aux néo-nazis pour leur débilité? Au gouvernement pour n'avoir pas su gérer la situation? Et bien tout le problème et là. Tout le monde et personne à la fois. Facile me direz-vous, on accuse encore le système. Il faut comprendre que la Hongrie est un «nouveau pays», comme les démocraties d'Europe centrale, qui après avoir connu le communisme se sont adonnés avec joie au capitalisme à outrance. Le communisme de par sa nature, invasive et contraignante, ne permettait pas les différences. Le libéralisme lui, les autorise et les attise. Alors si les gens sont libres de penser, ils sont aussi libres de ne pas être d'accord. Si ces fondements restent encadrés historiquement dans notre pays par des valeurs égalitaires (etc...) il faut comprendre qu'il n'en est pas de même pour ces «nouveaux» pays, qui ne connaissent aucune limite dans leur développement. C'est le capitalisme à outrance. Je rejoins alors l'analyse que Naomi Klein, la journaliste, écrivain et militante canadienne, livre dans son dernier ouvrage, la stratégie du choc. Elle y décrit les bases du capitalisme fondamentaliste et affirme que les gouvernements profitent de chocs brutaux, qu'ils soient naturels ou politiques (Katrina, le tsunami, place Tiananmen, l'Irak, le 11-Septembre) pour changer le fonctionnement économique de la société. Cette stratégie du choc permettrait une rupture radicale et le développement des fondements du néolibéralisme : élimination de la sphère étatique, liberté complète des entreprises et réduction des dépenses sociales. Ce qu'elle appelle, un capitalisme du «désastre».

Allende vive y no muere, l'autre 11 septembre
Le premier élément déclencheur de cette stratégie n'est autre que le coup d'Etat de Pinochet, le 11 septembre 1973 au Chili. Salvador Allende, alors Président du pays, est assassiné. Le général Pinochet, aidé par... Nixon, prend alors le pouvoir. On assiste à la triste naissance de la première dictature capitaliste. Qu'est-ce que ça signifie? Appauvrissement de la population, accroissement des disparités, exclusion de près de la moitié des habitants du système économique, consumérisme frénétique, bulle spéculative, corruption...
Aujourd'hui, enfin cette année, on fête avec nostalgie les 100 ans de la naissance de Salvador Allende. Et tout le monde ici semble vouloir se rappeler de ce message inscrit sur les affiches de la campagne électorale du futur président, «Le peuple uni, jamais ne sera vaincu». Ce capitalisme, lui, ne fait que défaire nos liens... pour nous vaincre?

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4 juillet 2008

Alturas de Machu Picchu

S'il y a bien une chose qui m'a surpris ici, c'est l'omniprésence de la musique; dans les bars, les rues, les métros, les bus...partout, tout le temps, du matin au soir et à travers la nuit. Et surtout, loin des clichés de joueurs de flûte de pan, la musique chilienne a trouvé sa place, son style. Parmi les groupes légendaires chiliens, il y a les Jaivas. A l'origine du nom du groupe, un jeu de mots avec le terme anglais High Bass (je ne suis pas le seul à faire des jeux de mots bidons). Jaivas, c'est un groupe de rock psychédélique, aux influences multiples, de Beethov aux Floyd, et dont la moitié des musiciens qui le composent se nomment Parra. Pourquoi cette précision? Et bien ici, il y a des noms plus ou moins faciles à porter...et quand on s'appelle Parra, on devient musicien...pas tous les jours facile je vous l'accorde. Dans ce cas particulier, ils s'en sont plutôt bien sortis.

 

Une vidéo mystique
De la musique psychédélique donc, un clavecin envoûtant, une voix qui l'est tout autant et une batterie de génie. En 1981, alors que le groupe est en exil en France suite au coup d'Etat de Pinochet (et oui, il fut un temps où la France accueillait les réfugiés à bras ouverts, mais ça c'est un autre débat), ils décident d'adapter des poèmes de Pablo Neruda, le premier prix Nobel chilien, en chanson. Et comme les poèmes traitent de l'unité latino-américaine et des peuples indigènes, le groupe décide de faire un concert à Machu Picchu, la cité perdue des Incas. Le résultat est saisissant, digne des Floyd à Pompeï, si si. Je vous laisse seuls juges:

 

 

 

 

 

Si vous voulez en savoir plus sur ce concert, il y a une vidéo plus longue, avec une introduction et une chanson hommage aux Incas, ici.
Pour les paroles, de Pablo Neruda, c'est ici.

PS : Merci à Rodrigo pour la vidéo, et désolé mais je n'ai pas trouvé mieux.

 

1 juillet 2008

Albums photos en cours

Deux albums photos sont en cours de réalisation, vous pouvez les consulter  dès à présent, ils seront complétés au fur et à mesure.

Chao.

1 juillet 2008

Le pays du long nuage noir

pollution

Peut-être connaissez-vous cette histoire, du peuple qui découvrit pour la première fois la Nouvelle-Zélande. Émerveillés par le spectacle qu'offrait les cîmes enneigées de la chaîne de montagne, ils décidèrent de nommer cet endroit, le pays du long nuage blanc. C'est beau. Maintenant, je ne peux m'empêcher d'imaginer ce qu'ils diraient, si, en passant par une faille spacio-temporelle et en allant vers l'est de l'océan pacifique, ils arrivaient à Santiago du Chili.

J'ai les yeux qui piquent
et je broie du noir... quand je me mouche. Le pays est en alerte maximale à la pollution de l'air. Pourquoi ? C'est l'hiver non? Bonne question. Les feuilles des arbres qui tombent et n'absorbent plus le CO2, le fait que Santiago soit une cuvette, le nouveau système de transports en commun qui a du mal à entrer dans les moeurs, le trou dans la couche d'ozone au dessus de Santiago, l'inversion de polarité climatique (pas mal celle la hein?) sont autant de bonnes raisons. Bref, ça fait dix jours qu'il y a un gros nuage noir qui m'empêche de voir la cordillère des Andes depuis mon balcon. Et ça c'est pas cool. Les bébés qui pleurent et les grand-mères qui toussent non plus vous me direz. Il n'y a qu'une seule solution, espérer l'arrivée de la pluie. On va pas en arriver là quand même? On veut continuer à polluer et à profiter du soleil.

1 juillet 2008

J'ai vu Mars gros comme...

mars

Vous vous souvenez peut-être des sorties au planétarium avec l'école primaire. On nous disait que si le Soleil était gros comme une orange, alors la Terre, grosse comme une tête d'épingle, se trouverait à plusieurs centaines de mètres de l'orange. Difficile à croire et pourtant.
Samedi soir vers 4h du matin, je vous passe les détails sur ma vie nocturne à Santiago, j'ai vu Mars gros comme...une bille. Disons que si la Lune était un boulet de mille alors Mars était bien grosse comme une bille. Quelle vision extraordinaire que cette immense boule rouge accrochée parmi les étoiles. Alors bien sûr, les plus médisants me diront «t'étais trop bourré et c'était un lampadaire», je vous connais.
Et bien sachez que le ciel chilien, malgré sa pollution hivernale, offre un spectacle unique au monde. Ce n'est pas pour rien si les plus grands observatoires astronomiques se regroupent au Chili. Les savants ne sont pas fous, ça se saurait.

27 juin 2008

La vida no puede esperar - Le shampoing ou la vie?

vidanoesperar

Dans Santiago en ce moment, on ne peut pas se déplacer sans apercevoir ces grands panneaux publicitaires portants des femmes colorées jusqu'au plus profond de nos consciences. Que nous disent-elles? Que la vie ne peut pas attendre. Qu'il faut soigner ses cheveux. Et sinon quoi? La mort? Quelle est notre priorité? une question si simple, et pourtant, elle n'en finit plus de me hanter.

Ce matin, pour le travail, je suis allé à un colloque sur l'environnement. Il y avait ce discours si conventionnel et pathétique de conformisme, présenté par le porte-parole officiel de la politique du gouvernement. L'Ambassadeur français de l'Ecologie...si si ça existe. Et puis il y a eu l'intervention de ce professeur français. Bruno Villalba, un nom à retenir s'il en est. Il nous expliquait sa théorie sur le développement durable. Et nous disait qu'il n'était pas compatible avec le développement économique. «Il n'y a pas de prolétaire de l'environnement» clamait-il. Les français sont obnubilés par la question du pouvoir d'achat. Et bien grande nouvelle, ils peuvent oublier leurs soucis, car ils n'en auront plus de pouvoir d'achat. Pour sauver la planète, il faut faire des sacrifices, arrêter la politique de consommation, manger des germes de soja dans le noir, troquer son scooter contre un vélo électrique et surtout, surtout, éteindre sa télé. Quelle est notre priorité? J'avais envie d'applaudir chaleureusement cette intervention, je l'ai fait d'ailleurs, comme la plupart des spectateurs. J'avais envie de dire «oui, allons-y, devenons tous pauvres et sauvons la planète» et là bizarrement je n'ai trouvé ni la force ni l'écho...

Un policier, ça tape énormément
Sur le chemin du retour, j'ai assisté à une scène étrange, peu familière. Il y a ici, une grande mobilisation des étudiants contre une nouvelle loi sur l'éducation. Tiens me direz-vous, c'est comme chez nous. Et bien pas tout à fait. Au Chili, l'éducation est la plus privatisée au monde, aucune, je répète, AUCUNE, université n'est publique. Les lycées eux sont privatisés à hauteur de 50%. Dans la ville de Santiago, séparée en plusieurs communes, les mairies financent les établissements privés. Bien entendu, les mairies des quartiers pauvres et peu touristiques n'ont pas les moyens. L'espoir dans tout ça? C'est la mobilisation étudiante, les jeunes gens aisés qui se battent pour que l'enseignement soit ouvert à tous. Ici on les appelle les Pingouins (Pinguinos dans la langue de Neruda). Pour leur démarche achalandée sans aucun doute... Et bien sur le retour disais-je, alors que je passe devant un lycée, je me fais dépasser par deux jeunes étudiants pris en chasse par non pas un, ni deux, ni trois, ni... mais par tout le poste de police qui se trouve au coin de la rue. Il y en a un qui s'échappe...l'autre se fait plaquer au sol, menotter, molester, il a l'air d'avoir plutôt mal. Il a trois policiers autour de lui. En face, sur l'autre trottoir, une femme, qui pourrait être la mère du lycéen, engueule un policier, dont elle pourrait aussi être la mère. A côté de moi, un vieux, le regard perplexe, songeur, semble revoir des images qu'il aurait voulu oublier. Des images de la répression sanguinaire de la dictature de Pinochet. Ils sont comme ça les Chiliens, ils veulent oublier.

Le shampoing ou la vie.
Alors bien sûr, ce matin, ce jeune homme des quartiers favorisés aurait pu choisir le shampoing, se parfumer les cheveux, se lisser l'image devant le miroir des ambitions, prendre le métro, apprendre sa leçon et repartir vers un foyer molletonné. Une vie sans histoires, une histoire sans vie. Et bien, c'est sans compter qu'il existe un âge où il faut prouver pour exister, se rebeller et affronter l'autorité, aussi stricte soit-elle. Mais combien auront-eu ce courage? A en juger par la file des lycéens qui attendent leurs copains devant le commissariat, on peut imaginer qu'ils sont beaucoup. Comment ne pas encenser alors, la volonté de ces gens qui se battent pour une cause qui n'est pas directement la leur? Ils sont là eux, pour nous rappeler qu'elle est notre priorité, c'est sans doute ce que pensait ce petit vieux au regard perdu, c'est sans doute en eux que ce professeur français place tous ses espoirs. Il va falloir bientôt choisir, car le mur n'est plus très loin. Alors le shampoing ou la vie? L'un des deux ne peut pas attendre.

 

26 juin 2008

1, 2, 3 Mois

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Un presqu'autoportrait, réalisé juste avant mon départ pour le Chili. 1, 2, 3, Mois il en fallait au moins autant pour partir 3 mois explorer les terres latines des Amériques andines. Sur les traces des explorateurs passés, des révolutionnaires poétiques et des regards sans avenir. Il y existe quelque chose de particulier, je m'en doutais, je le confirme. Comme s'il se trouvait encore sur Terre un espace ou la lutte ne se résume pas à se reveiller tous les matins. J'espère que j'arriverai à vous faire partager tout ça, à vous faire traverser l'océan avec un regard, le mien. Jusqu'ici tout va bien.

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1, 2, 3, Chile etc...
  • 1, 2, 3 mois pour découvrir l'Amérique latine. C'est 3 fois rien, c'est déjà ça. Des pensées sous influence. Des récits d'aventures je l'espère, des doutes et des découvertes ça c'est sûr. Un peu de poésie pourquoi pas... la vie, elle, n'attend pas.
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