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1, 2, 3, Chile etc...
8 juillet 2008

Du Capital (toujours rêvé d'un titre comme ça...)

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Même au Chili, à plusieurs milliers de kilomètres, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a un an, presque jour pour jour, j'arrivais à Budapest. Un été caniculaire m'attendait, avec les surprises de la vie, d'un pays nouveau. Un de mes sujets de reportage, avait été la préparation de la Gay Pride 2008, la première en Hongrie. Aujourd'hui tout le monde connaît cette cérémonie, ce défilé de gens fiers d'afficher leurs libres consciences. En Hongrie, déjà l'année dernière, le premier défilé avait avorté. La raison? Une frange politico-militaire d'extrême droite menaçait de s'en prendre aux manifestants. Devant la menace, le gouvernement Gyurcsany déjà vivement critiqué, avait voulu évité une nouvelle révolte et avait fait annuler le défilé. Aujourd'hui, j'apprends, à plusieurs milliers de kilomètres que des heurs ont eu lieu dans le cadre de cette manifestation. Tout ou presque a été dit sur ce sujet, les commentaires foisonnent, la plupart ignorant la situation en Hongrie, se permettent un jugement. Voir ici pour plus de détails et de commentaires.

La stratégie du choc
Alors à qui la faute? Aux homosexuels pour avoir provoqués? Aux néo-nazis pour leur débilité? Au gouvernement pour n'avoir pas su gérer la situation? Et bien tout le problème et là. Tout le monde et personne à la fois. Facile me direz-vous, on accuse encore le système. Il faut comprendre que la Hongrie est un «nouveau pays», comme les démocraties d'Europe centrale, qui après avoir connu le communisme se sont adonnés avec joie au capitalisme à outrance. Le communisme de par sa nature, invasive et contraignante, ne permettait pas les différences. Le libéralisme lui, les autorise et les attise. Alors si les gens sont libres de penser, ils sont aussi libres de ne pas être d'accord. Si ces fondements restent encadrés historiquement dans notre pays par des valeurs égalitaires (etc...) il faut comprendre qu'il n'en est pas de même pour ces «nouveaux» pays, qui ne connaissent aucune limite dans leur développement. C'est le capitalisme à outrance. Je rejoins alors l'analyse que Naomi Klein, la journaliste, écrivain et militante canadienne, livre dans son dernier ouvrage, la stratégie du choc. Elle y décrit les bases du capitalisme fondamentaliste et affirme que les gouvernements profitent de chocs brutaux, qu'ils soient naturels ou politiques (Katrina, le tsunami, place Tiananmen, l'Irak, le 11-Septembre) pour changer le fonctionnement économique de la société. Cette stratégie du choc permettrait une rupture radicale et le développement des fondements du néolibéralisme : élimination de la sphère étatique, liberté complète des entreprises et réduction des dépenses sociales. Ce qu'elle appelle, un capitalisme du «désastre».

Allende vive y no muere, l'autre 11 septembre
Le premier élément déclencheur de cette stratégie n'est autre que le coup d'Etat de Pinochet, le 11 septembre 1973 au Chili. Salvador Allende, alors Président du pays, est assassiné. Le général Pinochet, aidé par... Nixon, prend alors le pouvoir. On assiste à la triste naissance de la première dictature capitaliste. Qu'est-ce que ça signifie? Appauvrissement de la population, accroissement des disparités, exclusion de près de la moitié des habitants du système économique, consumérisme frénétique, bulle spéculative, corruption...
Aujourd'hui, enfin cette année, on fête avec nostalgie les 100 ans de la naissance de Salvador Allende. Et tout le monde ici semble vouloir se rappeler de ce message inscrit sur les affiches de la campagne électorale du futur président, «Le peuple uni, jamais ne sera vaincu». Ce capitalisme, lui, ne fait que défaire nos liens... pour nous vaincre?

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Commentaires
1, 2, 3, Chile etc...
  • 1, 2, 3 mois pour découvrir l'Amérique latine. C'est 3 fois rien, c'est déjà ça. Des pensées sous influence. Des récits d'aventures je l'espère, des doutes et des découvertes ça c'est sûr. Un peu de poésie pourquoi pas... la vie, elle, n'attend pas.
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